Quand les croyants trouvent porte close : Politique globale de confinement spirituel et réactions religieuses

International audienceFace à la multiplication des foyers et au risque de propagation, l’accès aux lieux de culte ou de pèlerinage a donc rapidement régulé en 2020, voire proscrit dans la plupart des Etats, sur le modèle de ce qui s’était produit en 2014, quand l’Arabie saoudite a suspendu le pèlerinage du Haj pour éviter la propagation du MERS-Cov et potentiellement du virus Ebola alors actif en Afrique de l’Ouest. La pandémie mortelle de 2020 a été un révélateur politique. Elle a permis – par ce qu’elle a obligé de faire, c’est-à-dire l’interdiction temporaire de culte public et de rassemblements religieux- de constater combien la pratique religieuse était une affaire d’Etat et combien sa place était importante dans la régulation des sociétés comme des personnes, même les plus sécularisées. La pandémie a révélé que la manière de suspendre ou de ne pas suspendre la vie religieuse en disait long sur les régimes et leur gouvernance, sur les relations Etats-religions, sur les relations des autorités publiques avec leur population et enfin sur leur scrupule ou absence de scrupule légal à les priver facilement de leur religiosité collective, dont la fonction essentielle dans la vie sociale a subitement sauté aux yeux, en brillant par son absence