Prise en charge et orientation des victimes de violences conjugales par les médecins généralistes

Contexte : les violences conjugales sont un enjeu de santé publique concernant au moins une femme sur dix ayant été victime au cours des douze derniers mois. Le niveau de connaissances et donc d’aisance de prise en charge globale de ces victimes par les médecins généralistes et urgentistes, premiers récepteurs de leurs doléances, n’a jusqu’ici que peu été évalué.Objectif : évaluer les connaissances des médecins généralistes et urgentistes ainsi que leur besoin en formation. Matériel et Méthodes : nous avons réalisé, du 9 août au 9 novembre inclus, une étude prospective quantitative et qualitative basée sur un questionnaire à l’intention des médecins généralistes et urgentistes en France.Résultats : ont répondu 387 médecins généralistes et urgentistes dont une grande majorité de femmes et de jeunes médecins. Ils ont décrit une aisance objective dans l’orientation vers les partenaires les plus classiques que sont les forces de l’ordre et les associations. Néanmoins, ont été objectivées des difficultés patentes, notamment en termes de dépistage, très peu systématique, et de protection des victimes. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des médecins désiraient une meilleure formation tant initiale que complémentaire. Conclusion : notre étude a objectivé, de par certaines de leurs lacunes, que les médecins généralistes et urgentistes plébiscitaient majoritairement d’être mieux formés pour améliorer leur prise en charge des victimes de violences conjugales. La maîtrise de ce sujet transverse pourrait relever d’une meilleure formation initiale, notamment via l’ECN ou le troisième cycle, ou de travaux de réflexion commune en petits groupes, de l’élaboration de protocoles de protection, de jeux de rôles ainsi que de l’usage effectif plus systématique d’outils spécifiques pour la pratique en cabinet. La pratique médico-légale s’en trouverait ainsi, sous tous ses aspects et enjeux, aussi améliorée