Rapport final du projet SATAN : Synergie entre ATténuation et AdaptatioN : Approche à l'échelle du territoire.

Les forêts participent à l'atténuation du réchauffement climatique en stockant du carbone dans les écosystèmes, dans les produits bois, et en évitant du carbone fossile pour l'énergie ou la provision de matériaux. À l'inverse, le réchauffement climatique aura une incidence sur la dynamique des forêts, et des stratégies sylvicoles seront nécessaires pour les adapter au climat futur. L'objectif de ce projet est d'évaluer l'incidence des stratégies d'adaptation des forêts au réchauffement climatique sur l'atténuation qu'elles peuvent procurer, en utilisant un grand massif forestier comme territoire d'étude, la forêt d'Orléans. Pour répondre à cette question, nous avons étudié l'influence de la sylviculture sur le stress hydrique, analysé les scénarios sylvicoles et le contexte économique du territoire d'étude, et construit une chaîne de modèles couplant la croissance des peuplements forestiers en fonction des scénarios climatique du GIEC, la dynamique des produits - et donc du carbone - dans la filière, et les procédés de production d'énergie à partir du bois. Nous avons ainsi comparé la capacité d'atténuation de 3 scénarios par rapport au scenario de référence (Business as Usual) : une réduction de 20% de la densité des peuplements (objectif de réduire la consommation en eau, et donc d'éviter les stress hydriques pour les arbres restants), une diminution de 20% des diamètres objectifs d'exploitabilité (objectif de limiter les risques de perte en capital), et une conversion résineuse des peuplements les moins fertiles (substitution d'essence a priori plus résistante au réchauffement climatique). De manière générale, les stratégies d'adaptation sont en opposition avec les stratégies d'atténuation du réchauffement climatique. Après environ 70 ans d'évolution, la diminution de la densité des peuplements ou des diamètres objectifs d'exploitation de 20% a entrainé une diminution des stocks de carbone d'environ 20% également. La conversion a en revanche eu peu d'influence sur les stocks de carbone pour cet horizon temporel