Dans le contexte de la mise en place d’un projet de soin anticipé, quelles sont les pratiques actuelles concernant les décisions thérapeutique pour un patient gériatrique sans capacité décisionnelle résidant dans un établissement médico-social ?

Introduction La population Suisse étant vieillissante, de plus en plus de personnes sont institutionnalisées avec une perte de capacité décisionnelle. Ceci entrave leur autonomie et le respect de leur volonté en ce qui concerne les soins auxquels ils consentent ou non. Le système actuel, en particulier les DA, montrant leurs limites, il est important de mettre en place de nouveaux moyens afin d’accompagner au mieux ces personnes. Le PSA, ainsi que le PSA par procuration sont des outils qui permettent d’améliorer la qualité des soins en fin de vie en accompagnant de manière longitudinale et par un professionnel les personnes et les proches dans ces décisions. Si le PSA est un sujet bien étudié, le PSA par procuration n’en est qu’au stade d’ébauche mais permettrait d’améliorer de manière significative les soins prodigués à une personne sans capacité décisionnel en incluant les proches. L’objectif de l’étude est de démontrer ce qui est fait dans la pratique actuelle dans les EMS du canton Vaud, de relever les difficultés auxquels les professionnels de la santé font face dans leur pratique quotidienne, de soulever les limitations du système actuel ainsi que les besoins identifiés par les professionnels afin d’améliorer ce système. Méthode La méthodologie sélectionnée est la méthodologie qualitative. Pour obtenir nos résultats, nous avons utilisé trois différents « focus group » réalisés dans des EMS du canton de Vaud dont un « focus group » composé uniquement du corps médical et deux uniquement avec le corps infirmier. Afin d’analyser les résultats, nous avons choisi l’analyse thématique de V. Clarke et V. Braun. La rigueur de l’étude est assurée par le suivi de cette méthodologie et le double codage par deux chercheurs de toutes les étapes mentionnées dans celle-ci. Résultats Les résultats montrent une sous-utilisation massive des DA dans la pratique actuelle et montrent que les établissements médico-sociaux mettent par-eux même des stratégies en place qui tendent vers une discussion longitudinale avec les proches. Ces discussions sont principalement menées par le corps infirmier avec l’appui du corps médical. Les résultats montrent qu’il n’existe à l’heure actuel aucun outil pratique pour guider les professionnels dans ces discussions avec les proches. En ce qui concerne les limitations, les données mettent en évidence le manque d’anticipation du système actuel, le manque de formation spécifique communicationnelle, le manque de transmissibilité des données ainsi qu’un manque de clarification sur le rôle à jouer de chaque professionnel. Les besoins rejoignent les limitations dans le sens qu’il est nécessaire d’accentuer la formation, de clarifier le rôle, de développer un outil pratique afin d’assurer une meilleure transmissibilité des données. Conclusion La population gériatrique sans capacité décisionnelle est une population vulnérable pour laquelle il est nécessaire d’améliorer le système actuel afin de garantir le respect de leur autonomie ainsi que le respect de leurs volontés en ce qui concerne les soins prodigués. Le système actuel montrant ses limites, il est nécessaire d’accentuer la recherche dans ce domaine en particulier pour guider les professionnels et les proches dans la décision par procuration