Lire Paris: paysages urbains, mirages humains

Lire une ville – ayant un lourd poids littéraire comme Paris – présuppose savoir dévoiler un palimpseste, dont les couches successives renvoient à différentes étapes temporelles, à des coordonnées spatiales distinctes et à de multiples approches critiques. Dans ce sens, on peut convoquer deux modèles urbanistes (Choay, 1979) : le progressisme, visant à l’ouverture, au géométrisme et au prototype standard, et le culturalisme, prônant la circonscription, l’irrégularité et l’asymétrie. D’une part, le culte de la modernité, de l’industrialisme et de la ville-spectacle (Le Corbusier) ; d’autre part, l’anti-industriel et le passéisme (Camille Sitte). De même, on peut évoquer, dans une perspective sémiologique, soit les dimensions de la ville (symbolique, paradigmatique et syntagmatique), soit son parler, son langage et son écriture. On peut, encore, faire appel à une approche culturelle, tantôt sous le mode dictionnariste (Hillairet, 1982), tantôt à la manière du Métronome (Lòrant Deutsch, 2009), battant la mesure socio-historique sur le rythme des arrêts du métro