Reconceptualising Rebel Rule : The Responsiveness of Rebel Governance in Man, Côte d’Ivoire

This study considers the concept of rebel governance responsiveness by the Forces Nouvelles (FN) in Côte d’Ivoire. Responsiveness refers to the degree to which a government’s political decisions correspond to its citizens’ desires. The concept of responsiveness is vital for assessing regime types and constitutes an essential metric of democracy. However, the idea is rarely invoked in analyses of how rebel groups relate to civilian preferences in how they govern citizens in rebel areas. The study makes three contributions. First, it develops a conceptualisation of rebel responsiveness across four domains: representation, security, taxation, and welfare. Second, it demonstrates the concept’s usefulness through a case study of two ethnic communities in Man, Côte d’Ivoire, using unique interview and archival data. The study shows that while the FN governed both ethnic communities, rebel responsiveness differed in significant ways. This finding highlights that focusing on the mere existence, rather than the responsiveness, of rebel governance is insufficient for capturing the nature of civilian life under rebel rule. Third, the study shows how focusing on rebel governance’s responsiveness can uncover new insights about civil war. Cette étude examine le concept de « réactivité » dans le contexte de la gouvernance rebelle des Forces Nouvelles (FN) en Côte d’Ivoire. La réactivité de la gouvernance fait référence au degré auquel les décisions politiques d’un gouvernement correspondent aux désirs de ses citoyens. En science politique, le concept de réactivité est essentiel pour l’évaluation des types de régimes politiques et constitue une métrique importante de la démocratie. Malgré l’importance de la réactivité dans les débats sur la gouvernance de l’État, le concept est rarement invoqué dans les analyses de la façon dont les groupes rebelles intègrent les préférences des populations civiles dans leur manière de gouverner les territoires sous leur contrôle. Cette étude vise à approfondir les connaissances sur la gouvernance rebelle en développant le concept de réactivité rebelle. L’étude contribue triplement à la littérature sur la guerre civile. Premièrement, elle développe une conceptualisation de la réactivité rebelle qui permet de l’évaluer selon quatre dimensions : la représentation, la sécurité, la fiscalité et la prestation de services. Deuxièmement, l’étude démontre l’utilité du concept en conduisant une étude de cas approfondie de la gouvernance rebelle de deux communautés ethniques dans la ville de Man dans l’ouest de la Côte d’Ivoire, basée sur une série d’entretiens réalisés par l’auteur et sur des données d’archive. Entre 2002 et 2010, les deux communautés ethniques étaient gouvernées par les FN ; cependant, la gouvernance des FN différait de manière importante entre les deux communautés. Alors que les deux communautés ethniques étaient gouvernées par les FN durant la période étudiée, la réactivité de la gouvernance des FN différait de manière importante entre les deux communautés. Se concentrer sur la simple existence de la gouvernance rebelle sans prendre en compte sa réactivité apparait donc insuffisant pour saisir pleinement la nature de la vie civile sous domination rebelle. Troisièmement, l’étude examine comment le concept de réactivité de la gouvernance rebelle peut être utilisé pour identifier de nouvelles perspectives sur les dynamiques des guerres civiles ainsi que développer et tester de nouvelles théories sur les causes et les effets de la gouvernance rebelle.