Les entreprises franches à Madagascar : économie d'enclave ou promesse d'une nouvelle prospérité ? : nouvel esclavage ou opportunité pour le développement du pays ?

Les doutes persistent sur la pertinence de l'instauration du régime spécifique de la zone franche. Quel est son véritable apport ? La thèse d'une exploitation abusive de la main-d'oeuvre est-elle fondée ? Les entreprises franches sont-elles à même de favoriser la relance économique ? Telles sont les questions auxquelles cette étude apporte des réponses, à partir de données fiables et actuelles. Avec les performances constatées en termes de création d'emplois et de valeur ajoutée, le dynamisme dont fait preuve la zone franche ne peut être remis en cause. Elle est d'ailleurs à l'origine de l'essentiel de la croissance industrielle. Cette image positive aurait pu être ternie par une politique sociale au détriment de la main-d'oeuvre. Mais contrairement aux apparences, les salariés des entreprises franches sont mieux payés que ceux du secteur privé formel toutes choses égales par ailleurs. Le constat d'un traitment plus favorable pour les premiers en termes de prestations et de protection vient compléter ce bilan. La thèse dénonçant la gestion des ressources humaines dans les entreprises franches se trouve donc démentie. Enfin, les simulations, issues d'un modèle, de l'impact macro-économique de la zone franche mettent en exergue l'ampleur de ses effets d'entraînement et réfute l'idée d'une économie d'enclave. Malgré son faible poids à l'échelle du pays, elle répond au double objectif d'accélération de la croissance et de réduction de la pauvreté, sans pour autant dégrader ni la balance commerciale, ni les finances publiques. Le caractère opportun de l'instauration de la zone franche ne laisse donc aucune ambiguïté. Cette expérience constitue jusqu'à présent le meilleur exemple de réussite de la transition de Madagascar vers l'économie de marché et l'insertion internationale. (Résumé d'auteur