Etude écophysiologique du métabolisme respiratoire et nutritionnel chez la crevette pénéide Litopenaeus Stylirostris. Application à la crevetticulture en Nouvelle Calédonie

La crevetticulture est la 2ème production d’élevage en Nouvelle Calédonie et le 2ème secteur à l’exportation. Par l’analyse sous-jacente des caractéristiques physiologiques de la crevette Litopenaeus stylirostris, nous avons étudié les caractéristiques remarquables de son métabolisme (nutrition et respiration) afin d’améliorer les pratiques d’élevage et de rechercher les causes de la fragilité de l’espèce en dessous de 20-22°C. Nous avons développé un outil de gestion d’apport de l’aliment pour optimiser sa consommation par l’animal et sa gestion par les fermiers. Cette gestion est particulièrement importante pour mieux maîtriser la tendance à l’eutrophisation des bassins. Une analyse des besoins métaboliques et des mécanismes de transport d’O2 aux limites du preferendum thermique de l’espèce a mis en évidence l’étape limitant ses capacités de résistance au stress à 20 °C. La stratégie des faibles états d’oxygénation dans le sang et les tissus connue chez les poïkilothermes joue ici un rôle qui apparaît mortel. La compréhension de ces mécanismes et leur application dans le cadre d’un protocole de type « technologie douce » dans les écloseries, a permis de diminuer la mortalité des géniteurs de 70 à 2-5 % et d’augmenter la quantité de larves produites.In New Caledonia, shrimp farming is the second farmed production and the second export of the country. By underlying analysis of the physiological charasteristics of the shrimp Litopenaeus stylirostris, we studied the highlighted features of its metabolism (nutrition and respiration) in order to improve rearing practices and to search for the causes of the species weakness below 20-22°C. We have developed a feeding strategy to optimize meals intake by the shrimp, and feed management by the farmer. Feed management is crucially important to better control the risk for pond eutrophication. An analysis of metabolic requirements and O2 transport mechanisms, at the temperature preferendum limits of the species, underlined the stage where the shrimp capability to resist stress at 20°C was reduced. The strategy of low oxygenation state in blood and tissues, well known in poikilotherms, played in that case a lethal role. The understanding of these mechanisms and their application within a newly developed method called “soft technology”, in commercial hatcheries lowered dramatically broodstock mortality from 70 to 2-5% and increased the number of produced larvae