( i48 ) du costume jusqu’à le faire ressembler au lugubre habit de pénitent. Un homme riche du pays qui m’avoit quelques obligations voulut m’en témoigner sa reconnoissance en m’invitant chez lui : vu mon âge et ma qualité d’étranger , il crut qu’il pouvoit, pour me fêter mieux, me faire déjeûner avec son épouse. Elle étoit mélancolique et belle : le mari, négociant, savoit un peu d’italien, et nous servoit d’interprete: sa femme, éblouissante de blancheur, avoit des mains d une beauté et d’une délicatesse extraordinaires ; je les admirai, elle me les présenta : nous n’avions pas gi and chose à nous dire ; je caressois ses mains; elle, très embarrassée de ce qu’elle feroit ensuite pour moi, me les laissoit, et moi je n’osois les lui rendre ...