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344 HISTOIRE à Bënissoiiéf, qui devint sa principale place d armes. Il fit construire une redoute pour mettre ce point à l’abri d'un coup de main, et alla au Kaire chercher les nouveaux moyens dont il avait besoin pour combattre les Mam-Iouks et l’immense population au milieu de laquelle il était lance. De retour de cette capitale, le 19 frimaire (10 décembre 1798) , avec 1200 hommes de cavalerie, 6 pièces d'artillerie, 6 djermes ou bateaux armés et bastingués , et 3oo hommes d'infanterie , il se voyait à la tête d’une petite armée , non-seulement capable de résister à toutes les attaques des Mamlouks et des Arabes réunis, mais même déterminée à aller les chercher et les combattre partout ou on pourrait les trouver. Ce fut aussi la tâche que Desaix s’imposa, et dès ce moment ni lui ni son armée n’eurent plus de repos. Mourad , de son côté, n’avait pas perdu de temps. Voulant renforcer son parti par tous les moyens que lui donnaient son influence et son ancienne autorité, il était parvenu à rallier à lui toutes les tribus arabes ; il était assuré des dispositions des habitants. Ses émissaires , répandus jusqu’au-delà des cataractes, faisaient craindre aux Nubiens une irruption en Ethiopie, et entraînaient les paisibles habitants d