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DE L’EXPÉDITION EN EGYPTE. Ip5 neté du Grand-Seigneur, ne savait quelle conduite il devait tenir dans une circonstance aussi critique. La lettre que Bonaparte lui avait écrite et que j’ai rapportée plus haut, ne lui était pas parvenue. Le commandant de la caravelle turque, à qui elle avait été remise, l’avait conservée par devers lui ; ainsi le pacha ignorait les vues de la France. Il se joignit à Ibrahim bey, dont il connaissait la prudence et la sagesse. Ces deux chefs, après setre long-temps concertés, firent venir devant eux M. Baudeuf, l’un des principaux négociants détenus chez la femme d’Ibrahim-bey. Ils le crurent instruit des projets de l’armée française et ils le prièrent, sans aucune contrainte , de leur dire ce que voulaient les Français et pourquoi ils étaient ainsi descendus dans une des plus belles provinces de la Porte, leur alliée, avec un appareil de guerre si formidable ; que s’ils venaient avec des intentions amicales et du consentement du Grand-Seigneur, ils devaient l’en instruire lui Pacha. M, Baudeuf lui répondit : qu’il ignorait absolument les intentions de ses compatriotes, mais qu’il se portait pour garant, que ce n’était pas avec des vues hostiles contre la Sublime Porte qu’ils étaient venus dans ce pays; que vraisemblablement c’était pour de