Page 167

DE L’EXPÉDITION EN ÉGYPTE. 167 nombre de vaisseaux, de beaucoup inférieurs en nombre de canons, et surtout d’hommes. Quoique doué d’une grande activité et d’un courage bouillant, il sut temporiser, et attendre delà fortune, l’occasion de combattre avec succès. Son but était de laisser débarquer l'armée de terre, dont le nom seul amortissait le courage de ses marins, pour n’avoir affaire qu’à l’armée navale, sur laquelle ils avaient depuis long-temps un ascendant marqué. En entrant dans le port d’Alexandrie, il espérait s'emparer de cette place, empêcher les Français de s’y établir, et attendre là de nouveaux renforts pour attaquer l’escadre française; mais voilà où il aurait été déçu dans ses calculs : rien n’eût empêché le débarquement des Français au point où il a été effectué, et Alexandrie n’étant point fortifiée, il n'aurait pu s’y défendre, ni retarder d’un instant la prise de la ville, et par suite, celle de toute son escadre. Quelles conséquences aurait entraînées cette faute de l’amiral anglais! Elle eût évidemment compromis son gouvernement, et peut-être la prospérité de sa nation. La méprise, et le refus des Turcs, le servirent plus qu’il ne pensait. Il remit au consul anglais des dépêches pour l’Inde , TIs partent pour Alexandre us