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386 EXPÉDITION EN EGYPTE. Il partit donc du Caire avec près de mille chevaux , quatre mille six cents hommes , vingt-quatre pièces d’artillerie légère, et marcha droit sur Bel-heis. Il trouva à trois lieues de cette ville Tahir Pacha qui avoit fait halte avec toute sa cavalerie pendant la nuit du 25 floréal (i5 mai), et qui avoit été rejoint au jour par le Grand Yisir, conduisant avec lui le reste de l’armée. Beliiard, après s’être formé dans un bois de palmiers, qui rendoit moins dangereuse la nombreuse cavalerie de l’ennemi, se décida à une retraite bien hardie dans un pays aussi découvert que l’Egypte, aussitôt qu’il eut vu qu’il ne pouvoit décider l’ennemi à un engagement sérieux et que des colonnes se dirigeoient vers le Caire. Il faut moins s’étonner du calme et de la précision avec lesquelles il manœuvra devant les Turcs, et se replia sans perdre beaucoup de monde, que du peu de résolution de ceux-ci qui n’osèrent point, avec leur cavalerie si supérieure , entamer , que dis-je entamer ? arrêter même un instant le bataillon carré des Français. Le Grand Yisir , qui n’avoit point perdu le souvenir de la bataille d’Hé-liopolis , et qui s’approchoit de ce théâtre funeste à sa gloire, arrêta la poursuite de son armée lorsqu’il vit les Français se retirer en bon ordre. Sa prudence égaloit sa méfiance. C’est dans cette même journée que sa Hautesse apprit la prise de Damiett