AN VI (1798). 167 mens, notre besoin le plus pressant e'toit toujours de parler de la F rance et des femmes. L’espèce d’exil où nous nous trouvions depuis bien long-temps pro-voquoit la confiance ; on contoit des histoires, et quelquefois la sienne. Nous nous arrêtâmes vers les dix heures du matin dans une plaine agréable, entourée de montagnes assez élevées ; nous n’étions qu’à trois lieues du camp, et le vent, qui venoit du Nord , nous portoit le bruit d’une canonnade assez vive. Nous supposâmes que le général en chef avoit fait donner un second assaut ; ce n’étoit, ainsi que nous l’avons su par la suite, qu’une sortie vive de l’ennemi. Nous fîmes halte le soir près d’un village , dont les hahitans nous reçûrent fort bien ; ils nous appor...