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( 359 ) sition des amiraux qu’on rencontrera sur son passage, des geôliers auxquels on sera livré , et définitivement à celle des ministres à qui , dans l’enchaînement des principes de cette inique théorie , appartient la sanction des actes de ses commandans, de ses amiraux , et de ses geôliers. Il faut que l’Europe y prenne garde : le gouvernement anglais a déjà porté tant et de si graves atteintes au droit public maritime, qu’il n’en re te plus de traces en Europe. Ce gouvernement a calqué sur ses prétentions un code de lois de la mer , et il l’a ensuite imposé aux neutres comme un système de servitude auquel il a pensé que leur foiblesse et leurs discordes leur feroient une nécessité de souscrire. Cette entreprise est scandaleuse sans doute autant qu’outrageante et injuste ; mais elle est si ancienne que ses progrès et ses succès n’ont rien qui doive étonner. Cependant il faut espérer que les gouvernemens de l’Europe se réveilleront , et que les nations guerrières du continent trouveront étrange que le gouvernement de la nation la moins militaire de l’Europe , qui depuis long-temps ne contribue pour sa part aux guerres continentales que par des subsides , par des recrutemens d’étrangers soudoyés , et par des défaites signalées , s’arroge le privilège d’établir un nouveau droit de la guerre , s’affranchisse des obligations que les principes reconnus par toutes les nations imposent, et prétende se faire un droit des gens limité selon ses vues, des principes restreints au gré de ses caprices , tandis que toutes les nations se croient liées par un droit et des principes universels , et par des lois que les usages de tous les pays et de tous les temps ont consacrées. Si la théorie mise en avant par les ministres anglais n’étoit qu’un scandale , comme la conduite à laquelle ils ont cru qu’elle devoit servir de justification, il ne faudroit la combattre que par le blâme et la réprobation de l’opinion publique ; mais nous avons dit quelles étoient les conséquences de cette théorie : ces conséquences doivent ouvrir les yeux de tous les peuples et de tous les gouvernemens. Il ne s’agit point ici d’un simple acte de déloyauté envers une nation ennemie , et d une offense faite a une puissance alliée > il s’agit du droit de la guerre , dont les principes ne sont ignorés que des peuples barbares, et n ont encore jamais été méconnus des peuples civilisés, parce que ces principes tiennent par de si intimes liens aux lois de 1 humanité , a 1 honneur des nations , et à cette générosité de sentimens qui caractérisent éminemment la profession militaire, que 1 histoire des gueires européennes n'avoit pas offert d’exemple de leur violation , a\an