Page 74

( 74 ) couper la retraite à celui qui les occupoit *, et enfin > s'il étoit nécessaire > d'attaquer ces retranchemens par la gauche. Dès l’instant que les généraux Viat et Bon furent à portée , ils ordonnèrent aux premières et troisièmes divisions de chaque bataillon de se ranger en colonnes d’attaque , tandis que les deuxièmes et quatrièmes conser-voient leur même position, formant toujours le bataillon carré qui ne se trouvoit plus que sur trois de hauteur * et s’avançoit pour soutenir les colonnes d’attaque. Les colonnes d’attaque du général Bon, commandées par le brave général Rampon, se jetèrent sur les retranchemens avec leur impétuosité ordinaire , malgré le feu d’une assez grande quantité d’artillerie , lorsque les Mainloùks firent une charge. Ils sortirent des retranchemens au grand galop. Nos colonnes eurent le temps de faire halte , de faire front de tous côtés, et de les recevoir la baïonnette au bout du fusil , et par une grêle de balles. A l'instant même le champ de bataille en fut jonché. Nos troupes eurent bientôt enlevé les rerranchemens. Les Mamloùks en fuite se précipitèrent aussitôt en foule sur leur gauche. Mais un bataillon de carabiniers , sous le feu duquel ils furent obligés de passer à cinq pas, en fie une boucherie effroyable. Un très-grand nombre se jeta dans le Nil et s’y noya. Pius de 400 chameaux chargés de bagages, cinquante pièces d'artillerie , son; tombés en notre pouvoir. J’évalue Ja perte des Mamloùks à deux mille hommes de cavalerie d’élire. Une grande partie des Beys a été blessée ou tuée. Mourâd bey a été blessé à la joue. Notre perte se monte à 20 ou 30 hommes tués et à 110 blessés* Dans la nuit même , la ville du Caire a été évacuée. Toutes leurs chaloupes canonnières , corvettes , bricks , et même une frégare , ont été bruits*, et le 4, nos troupes sont entrées au Caire. Pendant la nuit, la populace a brûlé les maisons des beys, et commis plusieurs excès. Le Caire, qui a plu