Pour une géographie de l’action publique : Patrimoine, environnement et processus de territorialisation

Ce texte de synthèse constitue à la fois un bilan, un regard rétrospectif et une (re)interrogation de mes expériences de recherche, mais aussi l’explicitation des inflexions et évolutions de mes intérêts de recherche. Quatre parties organisent cet ouvrage. La première a pour objectif, d’une part, de construire les conditions de possibilité d’une géographie de l’action publique attentive aux modalités locales de régulation et au droit et, d’autre part, de préciser l’intérêt de recherches sur les qualifications juridiques de l’espace et les conflits de proximité. La seconde présente ma position et mes travaux sur l’institutionnalisation du patrimoine et de l’environnement comme domaine d’action publique. La troisième traite, à partir de l’analyse de situations d’action au Mexique, des relations entre dimensions spatiales et territoriales des conflits et actions patrimoniales et environnementales. La quatrième partie propose, à partir de situations d’action en France, une analyse du rôle des conflits dans les processus de territorialisation et élabore, en référence à l’ensemble des éléments présentés dans cet ouvrage, une conclusion / projet qui développe l’hypothèse de l’existence d’un régime de territorialité réflexive. Ce texte constitue donc aussi un projet qui devrait me permettre de cadrer mon activité future de recherche et d’encadrement d’étudiants. Ce projet comporte quatre dimensions, qui peuvent fonder des activités et recherches spécifiques, mais qui ont aussi été pensées pour se nourrir mutuellement et constituer ensemble le programme d’une géographie mobilisée sur l’analyse du rôle des situations d’action publique dans les relations des individus et des groupes à l’espace. Il s’agit (1) de l’approfondissement d’une réflexion théorique sur les relations entre géographie, droit et action publique ; (2) de l’analyse des effets des situations de conflits de proximité ; (3) de l’étude de l’institutionnalisation locale du patrimoine et de l’environnement; (4) de la poursuite de l’élaboration, et de la validation empirique et théorique de la notion de régime de territorialisation réflexive