Dérivés sanguins à usage ophtalmique : nouvelle ligne thérapeutique dans le traitement de la sécheresse oculaire

La sécheresse oculaire est une pathologie englobant de vastes notions pouvant dépasser le cadre de l’ophtalmologie. Elle est définie comme une maladie multifactorielle de la surface oculaire caractérisée par une perte de l’homéostasie du film lacrymal et accompagnée de symptômes oculaires, dans laquelle l’instabilité et l’hyperosmolarité du film lacrymal, l’inflammation et les lésions de la surface oculaire ainsi que des anomalies neurosensorielles jouent des rôles étiologiques.La mise en place d’un traitement médicamenteux doit être graduel et en accord avec la sévérité et l’étiologie de la pathologie. Le remplacement lacrymal est la méthode comportant le plus de moyens de prise en charge du syndrome d’œil sec, cependant ce n’est pas la seule. Il faut aussi compter sur : le traitement du dysfonctionnement des glandes de Meibomius, de l’hyperosmolarité, de l’apoptose, et de l’inflammation.Dans les cas les plus sévères, il est possible de prendre en charge les patients atteints de sécheresse oculaire par dérivés sanguins. Il s’agit de composés hétérogènes de par leur nature intrinsèque : sérum ou plasma, ainsi que par leur provenance : autologue ou allogène qui sont considérés comme sûrs et efficaces pour prendre en charge les sécheresses oculaires sévères. Pourtant, les dérivés sanguins ne sont pas encore des méthodes pleinement implantées dans l’usage courant en France. La complexité de mise en place, le flou règlementaire, la non-harmonisation des protocoles et la disparité des méthodes d’études cliniques empêchent les praticiens de réellement considérer ces médicaments comme une thérapie de routine