Contrapunctus : Les pratiques polyphoniques improvisées du plain-chant dans les sources théoriques et musicales de la Renaissance

This Phd contributes to revalorize polyphonic practices of plainsong in the Renaissance, a work undertaken in recent years by certain music historians. In a culture where the arrival of the printing press profoundly disrupts the relationship between society and the written word, improvisation on Gregorian chant is distinguished by its ephemeral and immaterial character, generating the admiration of musicians and theorists. The latter refer to this usage and use different names for this such as "discantus", "cantus super librum", "contrapunto alla mente", "sortisatio" or in French "chant sur le livre". These names thus denote different ways of conceiving the vocal counterpoint. The writings of these authors make it possible to reconstitute a sound image of the polyphonies developed during the performance. Renaissance musical sources also contain a large body of compositions using techniques developed by contrapuntists. These manuscripts and prints lead us to question the notation of improvised polyphonic practices, their destination as well as the styles developed in these pieces.Cette thèse s'inscrit dans une démarche de revalorisation des pratiques polyphoniques du plain-chant à la Renaissance, travail entrepris depuis quelques années par certains historiens de la musique. Dans une culture où l'arrivée de l'imprimerie bouleverse profondément les rapports de la société à l'écrit, l'improvisation sur le chant grégorien se distingue par son caractère éphémère et immatériel, générant l'admiration des musiciens et des théoriciens. Ces derniers font référence à cet usage et utilisent pour cela différentes dénominations comme « discantus », « cantus super librum », « contrapunto alla mente », « sortisatio » ou encore en français « chant sur le livre ». Ces appellations dénotent ainsi différentes manières de concevoir le contrepoint vocal. Les écrits de ces auteurs permettent de reconstituer une image sonore des polyphonies élaborées au moment de la performance. Les sources musicales de la Renaissance contiennent également un corpus important de compositions élaborées d’après les techniques développées par les contrapuntistes. Ces manuscrits et imprimés conduisent à nous questionner sur la notation des pratiques polyphoniques improvisées, sur sa destination ainsi que sur les styles développés dans ces pièces