Optimisation et suivi du compostage des résidus de bois

L'industrie du bois génère beaucoup de rejets (copaux, sciures, etc.) qui se décomposent très lentement et ne sont pas nécessairement valorisés. Un bon moyen de les mettre en valeur est de les utiliser comme intrant pour le compostage. Ce projet vise à composter des résidus de bois et à mettre au point des méthodes pour suivre l'évolution de ce processus. Des essais ont été effectués en laboratoire à petite échelle (bocaux de 4 litres; aération forcée) avec comme matière à composter un mélange de copaux et de sciures de différentes espèces de bois. Également un essai sur le terrain (compostage en andain en champs; aération par retournements) a été réalisé afin de vérifier la reproductibilité des résultats obtenus à petite échelle. Pour augmenter la vitesse de dégradation quelques inoculums microbiens ont été testés. L'inoculation est proposée ici comme issue possible pour augmenter la vitesse de dégradation étant donné les controverses de la littérature concernant les inoculations de substrats homogènes. Ces inoculums ont été spécialement choisis pour leur capacité à dégrader la cellulose, principale composante du bois. Le suivi de la décomposition incluait des méthodes chimiques (rapport C:N, pH, conductométrie, minéralisation) et des techniques enzymatiques (activité cellulolytique) et biologiques (suivi des populations microbiennes). Les résultats de ces tests servaient à déterminer les périodes d'interventions et les retournements du compost, en plus de nous renseigner sur l'avancement du compostage. Les expériences en laboratoire et à moyenne échelle ont montré que l'ajout d'un inoculum augmentait la vitesse de dégradation (meilleure minéralisation) seulement dans le cas de substrats homogènes telles les sciures de bois. De plus, un inoculum hétérogène (constitué de plus d'une souche microbienne) avait un meilleur effet sur la minéralisation qu'un inoculum ne comprenant qu'une seule souche. Toutefois, l'utilisation de ces inoculums n'accélérait pas la maturation du compost, évaluée par le test de capacité d'échange cationique et le test de phytotoxicité par germination de graines de cresson. Le remplacement de l'inoculation par l'utilisation d'un intrant additionnel, comme un compost stabilisé à base de sciures de bois et de fumier, a permis d'accroître autant la vitesse de minéralisation (décomposition complète de la matière jusqu'en CO?) que le progrès de la maturation. Finalement, les résultats obtenus nous permettent de proposer un protocole pour accélérer le procédé de compostage des résidus de bois à moyenne échelle. Donc pour une optimisation du procédé, l'inoculation pourrait être utilisée comme pré-traitement des sciures, suivi plus tard de l'ajout de fumier