Effets biologiques des champs électrique et magnétique d'extrêmes basses fréquences sur les animaux d'élevage et de laboratoire

Des sources naturelles de champs électromagnétiques ont toujours existé dans notre environnement. Tous les organismes vivants ont évolué en présence du champ magnétique terrestre. Depuis une centaine d'années avec la venue de l'électricité comme nouvelle source d'énergie et particulièrement depuis l'ère de l'industrialisation, différents types de champs sont produits par les équipements et appareils électriques qui nous entourent. Dans les années 60, des questions ont été soulevées à savoir si ces champs électrique et magnétique pouvaient causer des effets néfastes sur la santé des gens. La recherche dans ce domaine a débuté par des études épidémiologiques, dont quelques-unes ont établi des liens entre une exposition prolongée à des champs électrique et magnétique (CEM) d'extrêmes basses fréquences et certains types de cancer ou des problèmes psychologiques. Jusqu'à aujourd'hui, l'épidémiologie n'a pu clairement démontrer de relation entre l'exposition à des champs électromagnétiques et un quelconque problème de santé. Des craintes provenant du milieu agricole ont également surgi relativement aux effets qu'une exposition aux lignes à haute tension pourrait avoir sur la santé d'animaux au pâturage à proximité de ces lignes. De façon générale, la communauté scientifique s'entend pour affirmer que des CEM peuvent dans certaines circonstances, produire des effets biologiques sur les animaux. Mais les conditions d'exposition effectives de même que les mécanismes par lesquels ces champs interagissent avec les cellules demeurent aujourd'hui inconnus. Les caractéristiques complexes des champs électrique et magnétique rendent difficile le contrôle des paramètres d'exposition dans les expériences de même que la comparaison de résultats d'études apparemment similaires. En procédant à des expériences sur les effets des CEM aux niveaux cellulaire et tissulaire, la simplification du modèle étudié facilite la vérification d'hypothèses pouvant conduire à la découverte d'un mécanisme d'action. Quelques auteurs ont proposé des mécanismes mais aucun n'a encore été accepté unanimement, ce qui fait que jusqu'à maintenant, la recherche in vitro ne s'est pas avérée vraiment utile à la recherche in vivo. Les résultats d'études en laboratoire concernant les effets des CEM sur les animaux sont plutôt controversés. Néanmoins, l'ensemble des études laissent présager que ces champs n'ont pas d'effets biologiques néfastes sur ces derniers, à l'exception peut-être des perturbations fréquemment observées depuis plus d'une décennie dans la sécrétion de mélatonine chez le rat. Un nombre limité d'études ont été effectuées spécifiquement sur les animaux de ferme, notamment en raison des coûts imposés par de tels projets. Les quelques études portant sur les animaux d'élevage se sont toutes avérées négatives, incluant une qui consistait à examiner les rythmes de sécrétion de mélatonine chez des agnelles exposées à des lignes à haute tension. Le portrait général des études sur les effets biologiques des CEM demeure toutefois confus en partie en raison de la procédure de recherche très aléatoire dans ce domaine, imposée notamment par le caractère complexe des CEM. Dans les perspectives de recherche future, il est suggéré de ne plus uniquement chercher des effets mais également de tester des mécanismes d'action proposés. De plus, il est suggéré de ne pas limiter la recherche au cancer car il semblerait que le système nerveux central constitue un potentiel intéressant en raison des effets souvent rapportés sur les neurotransmetteurs