Violences et crimes de guerre : l’armée italienne en France et dans les départements algériens (1940-1951)

La France et l’Italie entrent en guerre le 10 juin 1940. Ce mémoire de recherche choisit de s’intéresser à ce conflit méconnu par l’étude de la violence de l’armée italienne. La violence est perçue comme un prisme culturel à travers lequel des représentations gravitent. Trois espaces temps de la violence italienne sont mis en avant : l’occupation militaire italienne du sud-est de la France entre 1940 et 1943, la présence des prisonniers de guerre italiens dans les trois départements algériens entre 1943 et 1946 et la période de la sortie guerre entre 1947 et 1951 avec le retour d’un dialogue entre les deux pays, l’élaboration d’un traité de paix et les demandes de réparations des crimes commis. L’existence des criminels de guerre italiens est reconnue par les Alliés dès le mois d’octobre 1943 à la conférence de Moscou et la France, dans ses procès d’après-guerre, juge par contumace 30 criminels de guerre italiens, dont elle réclame à l’Italie l’extradition : le jugement de ces criminels de guerre devient un enjeu central des politiques mémorielles italiennes d’après-guerre pour la reconstruction nationale et l’insertion européenne. La mémoire des crimes de guerre italiens est encore utilisée aujourd'hui pour une réhabilitation dangereuse du fascisme par la nouvelle classe politique dominante en Italie