Valorisation des races animales locales par des produits liés à leur territoire. Leçons tirées de cas variés de réussite ou d’échec

Session 3 - Des races et des variétés locales face à la globalisation : quelles possibilités de valorisation et d’intégration des productions issues de la biodiversité agro-alimentaire à des modèles économiques viables ?Communication au Séminaire inter-doctoral La biodiversité agro-alimentaire et horticole au cœur de projets de territoire, Bordeaux, 14-15 mai 2019International audiencePréserver ou développer les races locales, c’est-à-dire les races liées à un territoire bien circonscrit, nécessite généralement de leur trouver une valeur ajoutée en comparaison des races plus productives et plus répandues à l’échelle nationale ou internationale. Cela peut passer, soit par le biais de leurs pro-duits, soit par le biais d’autres biens ou services (dits écosystémiques). Le but de cet article est de mettre en avant les spécificités des races locales et de tirer les leçons de diverses situations où des collectifs d’éleveurs ont cherché à, simultanément, valoriser leur race à travers de produits alimentaires, définir les objectifs de sélection pour la race, et préserver sa variabilité génétique. Plusieurs études de cas ont été mobilisées, portant sur différents territoires en France et sur une gamme variée d’espèces d’élevage. L’analyse de ces études de cas nous a permis de souligner cinq points que nous considérons comme essentiels pour la réussite d’une stratégie de valorisation d’une race locale. Tout d’abord, il n’existe pas de solution unique pour valoriser une race, une grande diversité des moyens se rencontrant et parfois se combinant sur le terrain : produits avec ou sans label officiel de qualité ou d’origine ; initiatives individuelles d’agriculteurs, initiatives d’organisations collectives impliquant des éleveurs et des transformateurs, ou encore initiatives de petites entre-prises. Deuxièmement, il est nécessaire de construire et de maintenir une clientèle et d’adapter en temps réel la production et demande, y compris dans ses éventuelles variations saisonnières. Troisièmement, un défi de taille 27est de maintenir un contrôle étroit des éleveurs sur la filière, de sorte que la valeur ajoutée leur bénéficie pleinement. Quatrièmement, il convient de veiller à la cohésion entre les différents acteurs et de porter une attention équilibrée au développement des produits et à la gestion des races. Cinquièmement, les collectifs concernés doivent gérer avec habileté la question de l’appropriation, par la race ou par le produit, du nom porteur d’une image favorable auprès du public