Les freins à l'utilisation des médicaments génériques sont ils liés aux effets indésirables ou aux erreurs médicamenteuses ? Étude prospective en pharmacie d'officine

Les médicaments génériques sont incontournables pour réaliser des économies de santé publique. Ainsi, entre 2000 et 2013, ils ont permis de faire économiser plus de 15,5 milliards d’euros à la Sécurité Sociale. Malgré leur intérêt manifeste, il existe toujours des réticences à leur utilisation. Nous avons donc monté une étude prospective pour nous apporter des pistes qui nous permettent de comprendre les raisons de la défiance observée envers le médicament générique à travers l’analyse de la mention « non substituable » de l’ordonnance. Lors de la délivrance d’une ordonnance « non substituable », nous avons distribué un même questionnaire au patient puis au prescripteur. Cette étude fait ressortir que généralement ce sont les patients qui demandent explicitement à leur médecin de mettre « non substituable », notamment à cause des rumeurs propagées sur internet et par les médias qui colportent une image souvent fausse et peu flatteuse du générique. L’apparition d’effets indésirables ou le signalement d’une perte d’efficacité peuvent être dus à un effet nocebo, accentué par la méfiance que montrent certains médecins envers le générique, souvent par méconnaissance du sujet, mais aussi à cause des campagnes de dénigrement orchestrées par les laboratoires princeps semant le doute sur la fiabilité du générique. Il reste donc primordial de développer une information de qualité, tant pour le grand public que pour les professionnels de santé. Le pharmacien d’officine, de part sa connaissance du médicament et sa relation privilégiée avec le patient, garde un rôle central d’information et d’éducation du patient sur le médicament générique