Usages phytothérapeutiques de la médecine traditionnelle Kampo 漢方医学 au Japon

Thèse proposée pour un prix de thèse.Traditional medicines are given special attention in the Western countries because of the new interest of patients and health professionals in natural alternative medicines. The Japanese example, with its ancestral medicine called Kampo 漢方医学, challenges the possible integration of a traditional medicine into a modern healthcare system. Kampo medicine is defined by a holistic and personalized approach, by traditional diagnostic methods and by the use of a wide variety of medicinal crude drugs, mostly of botanical origin. This almost exclusive use of herbal drugs justifies the study of traditional Japanese herbal practices. Kampo therapies are characterized by a combined use of these drugs and the resulting remedies are called "formulas". More than a hundred formulas are used in Japan and almost 150 of them are prescribed by doctors and covered by the Japanese healthcare system. The study of the phytotherapeutic uses reveals the important place held by several drugs within the formulas like Glycyrrhiza uralensis root, Zingiber officinale rhizoma, Wolfiporia cocos sclerotium, Paeonia lactiflora root, Cinnamomun cassia bark and Panax ginseng root. Japanese medical doctors, aware of the risks of interactions between drugs, have made phytovigilance one of their concerns. This study highlights the difficult integration of this traditional medicine into a Western healthcare system, although lessons can be learned for our practice of herbal medicine.Les médecines traditionnelles font l’objet en occident d’une attention particulière du fait de l’intérêt nouveau qu’ont les patients et les professionnels de santé pour les médecines alternatives naturelles. L’exemple japonais, avec sa médecine ancestrale nommée Kampo 漢方医学, interpelle quant à la possible intégration d’une médecine traditionnelle à un système de soins moderne. La médecine Kampo se définit par une approche holistique et personnalisée, par des méthodes diagnostiques traditionnelles et par l’usage d’une grande variété de drogues, pour la plupart d’origine végétale. Cet emploi quasi exclusif de ces drogues végétales justifie une étude des usages phytothérapeutiques traditionnels japonais. Les thérapeutiques Kampo se caractérisent par un usage combiné de ces drogues et les remèdes qui en résultent sont nommés « formules ». Il en existe au Japon plusieurs centaines et environ 150 sont couramment prescrites par les médecins et prises en charge par l’assurance maladie japonaise. L’étude des usages phytothérapeutiques Kampo révèle la place importante tenue par plusieurs drogues au sein des formules comme la racine de Glycyrrhiza uralensis, le rhizome de Zingiber officinale, les sclérotes de Wolfiporia cocos, la racine de Paeonia lactiflora, l’écorce de Cinnamomum cassia et la racine de Panax ginseng. Les praticiens japonais, conscients des risques d’interactions médicamenteuses, ont fait de la phytovigilance l’une de leurs préoccupations. Cette étude souligne la difficile intégration de la médecine Kampo dans un système de soins occidental, bien que les enseignements qui peuvent en être tirés soient enrichissants pour notre pratique de la phytothérapie