Faut-il restaurer les carrières sèches alluvionnaires abandonnées de la plaine de Crau ?

[Departement_IRSTEA]Territoires [TR1_IRSTEA]SEDYVINNational audienceAujourd’hui, chaque habitant consomme 6 à 7 tonnes de granulats par an, soit 16 kilos par jour ! Cette matière première est produite en majorité dans les 2 700 carrières réparties sur l’ensemble du territoire français dont fait partie l'entreprise GAGNERAUD Construction (Société familiale depuis 1880). Dans la plaine de La Crau (Bouches-du-Rhône, France), des carrières alluvionnaires sèches se sont installées dont la Société des Carrières de La Ménudelle (SCLM), filiale à 100% de GAGNERAUD Construction. Elle a été créée et implantée dans les années 1970, lors du développement industriel de la zone portuaire et de l'aciérie sur le secteur phocéen et est toujours en cours d’exploitation. En partenariat avec la SCLM (convention CIFRE), un diagnostic global des fonds de carrières (sol, faune, flore et habitats) a été réalisé en 2015. Il prend en compte les carrières exploitées dans les années 1970-1980 car celles-ci ont en effet provoqué la destruction de plus de 300 ha d’une végétation de pelouse sub-steppique méditerranéenne unique au monde. Il s’agissait d’apporter, dans un premier temps, des éléments pour orienter d’éventuelles opérations de restauration vers l’écosystème de référence préexistant ou de laisser évoluer les "nouveaux écosystèmes" créés après la fin de la période d'exploitation. Nos premiers résultats montrent que les carrières abandonnées abritent une importante biodiversité dont certains éléments possèdent une forte valeur patrimoniale. Aucun habitat n’est cependant similaire à la steppe de référence même dans les fonds de carrières où les sols ont été réhabilités après épandage de la terre végétale il y a déjà plus de trente années. Par conséquent, il apparaît inutile de restaurer aujourd’hui les nouveaux écosystèmes de ces carrières abandonnées mais plutôt de suivre leur évolution sur le long terme. Ces premiers éléments sont également repris pour anticiper les besoins de réhabilitation future des carrières en cours d’exploitation dont celle de la SCLM