La relation psychothérapeutique

S'il y a bien une compétence des intervenants d'aide qui est communément citée comme fondamentale ou essentielle, c'est l'écoute empathique. Il semble évident que savoir « bien écouter » et « être empathique » est une compétence qui permet de prendre soin et d'obtenir des résultats thérapeutiques positifs avec les personnes en souffrance. Les clients et patients sont en fait les premiers à identifier ce besoin de pouvoir être compris et acceptés tels qu'ils ou elles sont, sans jugement et dans toute leur complexité et individualité. Pour aider au mieux une personne souffrant de burnout, les compétences relationnelles de base sont communes à celles requises pour n'importe quel suivi à visée thérapeutique. L'intervenant doit apprendre à « écouter activement », établir et maintenir une relation psychothérapeutique de qualité et veiller à sa bonne clôture (Conseil Supérieur de la Santé, 2015). Si cela semble évident et simple a priori, cela nécessite pourtant de développer un ensemble de compétences et d'attitudes complexes qui sont fondamentalement en interaction lorsque l'on écoute une personne (Zech, 2008). Développer des relations (psycho)thérapeutiques, c'est développer et maintenir une relation qui prend soin, est efficace en termes de symptomatologie et permet surtout aux clients (ou patients) d'évoluer personnellement dans le sens de leur meilleur développement personnel et interpersonnel (Norcross, 2002, 2011; Norcross & Lambert, 2018). L'apprentissage des compétences relationnelles implique un travail continu pendant et entre les séances de développement de compétences réflexives, de flexibilité et de mise au diapason des caractéristiques, réactions et processus du client. Deux grandes perspectives peuvent être théoriquement distinguées quant à ces compétences et attitudes relationnelles de base. La première consiste à considérer les compétences relationnelles comme une manière d'établir un rapport et soutien empathique (Elliott, Bohart, Watson, & Greenberg, 2011). L'intervenant montre une attitude compatissante envers le client et essaie de démontrer qu'il ou elle comprend le vécu du client, souvent afin de mettre en place un contexte favorable au traitement efficace qui s'ensuit. La deuxième consiste en un effort continu de rester à l'écoute, d'être au diapason, instant après instant aux communications verbales et non verbales et aux expériences du client qui se déroulent en séance. Cette mise au diapason du monde du client peut être exprimée de diverses manières mais souvent de manière explicite par les réponses empathiques. Elle peut aussi consister en un effort de comprendre les types d'expériences que le client a eues, tout au long de sa vie, et qui forment le background des expériences actuelles du client. Il s'agit alors d'essayer de comprendre comment les expériences du client l'ont amené à se représenter, ressentir, penser et agir comme il le fait aujourd'hui. En fonction des thérapeutes, de leurs croyances et conception de l'homme, du développement des difficultés et des ressources du client ainsi que des manières d'intervenir et de leur approche psychothérapeutique, l'accent sera mis plutôt sur une perspective de l'aide ou une autre, bien que celles-ci ne soient pas forcément exclusives. Dans ce chapitre, je rappellerai d'abord sur les éléments constitutifs de tout entretien d'aide ou psychothérapeutique et les facteurs explicatifs de l'efficacité thérapeutique qui ont été validés empiriquement. Ensuite, je développerai plus spécifiquement ceux relatifs à la relation psychothérapeutique. Nous verrons que les entretiens d'aide et psychothérapeutiques nécessitent un ensemble de compétences relationnelles d'aide, qui correspondent à des savoirs et savoirs faire qui devraient être intégrés au savoir être du thérapeute