Pistes d'intervention précoce dans les troubles du comportement chez le jeune enfant

Il n’est pas rare de voir en consultation de (neuro)pédiatrie des familles venant consulter pour leur jeune enfant, décrit comme «difficile», «turbulent», «ingérable», etc. Chez l’enfant d’âge préscolaire, les troubles externalisés du comportement se manifestent par de la désobéissance, de la provocation, de l’agitation, de l’impulsivité, ou encore une difficulté à gérer ses émotions. Ces enfants présentent alors souvent des difficultés tant à domicile qu’en milieu scolaire, et tout le monde s’accorde à dire qu’ils éprouvent également des difficultés dans les relations avec autrui. Divers facteurs de risque existent dans l’émergence de ces troubles, entre autre les fonctions exécutives et les compétences socioémotionnelles. Depuis quelques années, diverses alternatives de prise en charge d’enfants dès le plus jeune âge, ciblant ces facteurs de risque, ont vu le jour dans la littérature. Nous connaissons l’importance du développement des fonctions exécutives et des compétences socioémotionnelles à l’âge préscolaire: ces capacités impactent non seulement la réussite scolaire et professionnelle, mais également diverses variables comme la santé, etc. Plus récemment, nous avons pu montrer que travailler les fonctions exécutives et les compétences socioémotionnelles, en prévention, au sein de classes de maternelle et primaires, a un impact positif sur les capacités d’attention de l’enfant, sur son contrôle de l’impulsivité, sur la capacité qu’il a de passer d’une tâche à l’autre, mais également sur la compréhension qu’il a de ses propres émotions et de celles d’autrui. Ces travaux montrent que les personnes gravitant autour de l’enfant (parents, enseignants,...) peuvent facilement mettre en place des activités visant à développer ses capacités exécutives et ses compétences socioémotionnelles