Un exercice du pouvoir symbolique : l’étude littéraire face à la problématique de l’adaptation cinématographique d’œuvres romanesques

Entendue comme discours légitime qui va de soi et qu’une société se donne sur elle-même pour se donner une unité, l’idéologie n’opère pas à visage découvert. Pour qu’elle «sorte du bois», il faut qu’elle se sente menacée dans le rapport de force qu’elle institue. L’hypothèse sur laquelle repose cet article consiste à avancer que les débats relatifs aux relations texte-image, qui sont le lieu depuis quelques années d’une radicalisation des prises de position, nous offre un terrain privilégié pour l’observation du fonctionnement idéologique. Pour mener à bien cette enquête, je propose une étude de cas focalisée sur l’argumentation, axiologiquement orientée, que développe Vincent Jouve dans son ouvrage de synthèse sur la lecture (La lecture, Paris, Hachette, 1993, p. 85-86, coll. «Contours littéraires»), à propos de l’adaptation cinématographique du texte littéraire. Ideology, which is understood as a legitimate, straightforward discourse that a society creates about itself to create unity, does not operate openly. To force it to reveal itself, it has to feel threatened within the power struggle it institutes. This article is based on the hypothesis that the debates about text-image relationships, which have witnessed for a few years a toughening of stands, are a special field to study the ideological functioning. In order to complete our investigation successfully, I propose a case study centred on the axiologically-oriented line of argument developed by Vincent Jouve in his synthesising book on reading (La lecture, Paris, Hachette, 1993, pp. 85-86, coll. «Contours littéraires»), concerning the film adaptation of the literary text