Alors que les relations interreligieuses furent souvent marquées par le mépris et l’hostilité voire la violence, des attitudes plus positives soulèvent elles aussi des questions. Ainsi l’emprunt d’éléments provenant d’une autre tradition spirituelle. Des chrétiens, par exemple, recourent à des formes bouddhiques de méditation, adoptent un symbole hindou ou reprennent des textes de la mystique islamique. Ce geste d’ouverture trahit-il une secrète volonté de mainmise? Conduit-il à de nouvelles formes d’impérialisme culturel? Entre annexion «cannibale», qui méconnaît l’altérité, et discrétion excessive, qui maintient dans l’ignorance et l’isolement, il importe de rechercher ensemble les conditions et critères d’une authentique reconnaissance. ...