Penser l'identité et la démocratie en Europe

La construction européenne est à la une de l'actualité politique. Après les grandes étapes que furent le traité de Rome et l'Acte unique, une nouvelle phase s'annonce avec le traité de Maastricht. L'enjeu est de taille. Cette fois, les transferts de souveraineté ne peuvent être minimisés. La perspective d'une monnaie unique gérée par une Banque centrale autonomisée par rapport au pouvoir politique, les projets d'une défense et d'une politique communes touchent au coeur même des prérogatives des Etats-membres. Des pas modeste mais réels sont faits dans la direction du renforcement du Parlement et de la construction d'une Europe sociale. Les opinions publiques ne s'y sont pas trompées : entre la crispation méfiante et l'enthousiasme volontariste, le débat rationnel a du mal à se frayer un chemin dans une Europe déjà ébranlée par la grande transformation géopolitique entraînée par la chute du communisme. C'est dire que le jeu politique qui s'ouvre, lourd de menaces et de promesses, sera serré et décisif pour l'avenir de nos démocraties