L’imaginaire de l’apocalypse au cinéma

Apocalypse(s) ! Depuis ses débuts, le cinéma n’a cessé de projeter des images de fin du monde, de cristalliser sur grand écran les peurs et les craintes suscitées aussi bien par le devenir collectif de l’humanité que par le sens de l’existence individuelle. Qu’il s’agisse d’une destruction planétaire filmée à grand renfort d’effets spéciaux ou d’un effondrement plus silencieux, les films apocalyptiques ne manquent pas de soulever les questions des fins dernières, telles que l’homme se les pose depuis la nuit des temps, et notamment dans l’Apocalypse de Jean : Y a-t-il eu malédiction ? Dieu a-t-il puni l’homme ? Quel monde espérer après le chaos ? Qu’en est-il de la révélation ultime ? Au cinéma, ces interrogations peuvent prendre les formes les plus diverses, alimentant un imaginaire foisonnant où les allusions au texte biblique côtoient les références à des périls réels ou fantasmés. Catastrophes naturelles, guerres mondiales, désastres nucléaires, invasions extra-terrestres… Qu’elles s’inspirent directement de la réalité ou qu’elles soient le fruit d’une imagination débridée, les représentations sont nombreuses et leurs variations infinies. Pour se pencher sur l’imaginaire apocalyptique généré par le cinéma, un double regard était nécessaire, celui des spécialistes de l’expression artistique et celui des théologiens. Se trouvent ainsi conviés à la rédaction de cet ouvrage des chercheurs de différentes provenances, offrant une approche plurielle et critique, à la mesure de la complexité et de la richesse même de ce type de cinéma. Tandis que la première partie aborde, en une série de plans d’ensemble, certains traits dominants du cinéma apocalyptique, notamment à travers le prisme du film-catastrophe, la seconde partie se resserre sur une suite d’études consacrées à la dimension apocalyptique présente dans l’œuvre de certains réalisateurs marquants (Tarkovski, Lopouchanski, Herzog, Kieślowski, etc.) et de créateurs en art vidéo (Viola, Theys)