Les ducs de Bourgogne ont développé aux Pays-Bas, sur base du modèle français, la pratique de la grâce princière en matière criminelle : le souverain pouvait accorder son pardon à l’auteur d’un crime ou d’un délit, arrêtant ainsi le cours ordinaire de la justice. Ce pouvoir de grâce est une facette de la justice d’Ancien Régime qu’il convient de ne pas négliger, car il constitue une des seules possibilités pour le pouvoir central d’intervention dans la poursuite des criminels. Cette procédure de pardon princier a connu son essor sous le règne de Charles Quint. Dans le même temps, le prince entendait s’imposer comme le seul détenteur du pouvoir de pardonner, et donc tendait à supplanter progressivement les formes de grâce concurrentes, exerc...