L’anthropomorphisation de l’âme chez deux auteurs jésuites du début du XVIIe siècle

Les deux images les plus courantes dont l’Occident chrétien se sert pour « se figurer » l’âme (en son sens le plus général) sont, d’une part celle d’un lieu, d’autre part celle d’une personne. C'est cette seconde tradition qui m'intéresse ici - et plus précisément la tradition allégorique de l’âme, qui se la représente comme une personne en miniature, une personne qui éprouve des sentiments, perçoit des sensations, accomplit des actions et progresse sur un chemin… . Mon corpus de base est un corpus jésuite du début du dix-septième siècle, incluant à la fois une utilisation pratico-poétique de cette image (le recueil d’emblèmes Pia Desideria d’Herman Hugo, 1624) et des réflexions théoriques sur son utilisation en particulier dans le cadre de la littérature mystique (la Theologia Mystica et la Pro theologie mystica Clavis de Sandaeus, 1627 et 1640). La grande question qui guidera mon enquête sera de voir comment la représentation allégorisée de l’âme s’articule avec la définition de cette même âme fournie par la philosophie néo-scolastique, philosophie de référence et étape obligée du cursus de formation de tout bon jésuite