Stigmates scolaires et pilotage familial

Notre équipe de recherche a mené de 2009 à 2011 une recherche commanditée sur les transformations du premier degré de l’enseignement scolaire en Communauté française de Belgique. Nous allons nous attacher dans cette communication à ces logiques familiales contrastées entre classes moyennes et classes populaires, en nous centrant en particulier sur la manière dont les familles vivent les stigmatisations scolaires émanant de l’Ecole (notamment dans le cadre des jugements des agents scolaires, dans leur dimension d’ « acceptabilité morale »), sur leur capacité inégale à résister à la violence symbolique inhérente à ces stigmatisations, et sur le « pilotage » contrasté de la scolarité effectué par les parents placés dans des situations bien différentes, entre parents de classes moyennes dont les enfants connaissent une scolarité d’enseignement général, parents d’origine populaire dont les enfants se trouvent en scolarité d’enseignement général, mais dans une école à discriminations positives, et classes d’enseignement différencié qui apparaissent nettement comme l’antichambre de l’enseignement professionnel concentrant les classes populaires, dans une sorte de reconfiguration des processus de relégation scolaire dans le premier degré