Cet article interroge la pensée et la construction du monde chez Glissant selon une double perspective, littéraire et anthropologique. Depuis Soleil de la conscience : poétique I (1956) jusqu’au roman Tout-monde (1993), en passant par l’anthologie de la poésie du Tout-monde (2010) et les essais de poétique, Glissant repart de la prise en compte de la Terre, saisie dans sa forme sphérique, pour parvenir à des notions définitoires de sa poétique (Tout-monde, Chaos-Monde, géomorphisme). Envisagée selon cette approche sphérologique, qui la figure comme un grand récipient destiné à accueillir toute la diversité (démesure) du monde, la Terre est porteuse d’une dimension anthropologique forte, qui, chez Glissant, se traduit par le dessin d’une jon...