Du dialogue aux Assises : heurs et malheurs de l’interculturalité en Belgique

A partir d'une discussion de l'expérience de la Commission du dialogue interculturel, qui mena ses travaux en 2004-2005 et des Assises de l'interculturalité, mises en place 2009, dont les recommandations, dans un cas comme dans l'autre, ont été largement ignorées, cette contribution s'interroge sur les profondes difficultés observées en Belgique pour définir des réponses politiques et juridiques aux questions posées par la diversité religieuse et culturelle de la société contemporaine. Un des éléments qui caractérisent la Belgique sur ce plan semble résider dans la tension entre un cadre juridico-politique pré-existant qui institutionnalise un certain pluralisme, reflétant les clivages religieux, idéologiques et linguistiques historiques du pays, et la résistance à l’idée d’appliquer les mêmes principes pour gérer la nouvelle diversité religieuse née de l’immigration contemporaine et en particulier celle associée à l'Islam. On peut penser que ce tiraillement explique en partie la difficulté, voire la réticence, que manifestent de nombreux responsables politiques belges à se positionner de manière nette dans les discussions sur ces sujets