Le critique Jean Norton Cru, auteur de la monumentale étude de livres, carnets et lettres de guerre Témoins (1929), considérait Jusqu’à l’Yser (1917) de l’écrivain combattant belge Max Deauville – pseudonyme de Maurice Duwez (1881-1966) – comme « le meilleur témoignage de médecin ». L’ouvrage mériterait toutes les louanges, parce qu’il serait « sain, honnête, sans outrance », écartant le « sensationnel », le « morbide » et le « sadisme ». Ironiquement, Deauville n’en écoula que douze exemplaires en Belgique entre 1917 et 1937. La présente communication se penchera sur la façon dont Deauville, en tant que médecin militaire et écrivain établi, a pu faire usage de sa plume contre les sentiments d’impuissance et les expériences traumatiques en ...