Le monde du coton

Cette présentation a été effectuée le 18 mai 2019 au théâtre L'Européen à Paris dans le cadre d'une conférence de l'Académie des Savoir-Faire de la Fondation d'entreprise Hermès. La thématique pour l'année 2019 portait sur les textiles et la matinale du 18 mai 2019 était intitulée " Pour un textile durable ". Après une brève présentation du Cirad et de ses travaux sur le coton, quelques repères botaniques et historiques sont mis en exergue. Sur la cinquantaine d'espèces de cotonniers identifiées, seules quatre sont cultivées pour leur fibre filable, très majoritairement composée de cellulose. Si les premières traces d'utilisation du coton par l'Homme remontent à plus de trois millénaires avant notre ère, c'est à partir du 18ème siècle et de la révolution industrielle que la culture cotonnière a connu sa plus forte expansion. Les différentes étapes qui constituent la filière coton vont de la production de coton-graine, puis de graines, de fibre et de déchets, pour fournir des produits alimentaires, cosmétiques et textiles, ainsi qu'une source d'énergie. En 2017-2018, la production mondiale de fibre de coton a atteint 26,75 millions de tonnes, dont plus de 60 % étaient cultivés en Asie. L'Asie a également transformé près de 90 % de cette production mondiale. En comparaison, l'Afrique est un petit producteur avec seulement 7% du coton mondial, mais occupe la troisième place des exportateurs de fibre. Pour les pays d'Afrique de l'Ouest et du Centre, la production, la transformation et la commercialisation du coton impliquent environ 16 millions de personnes et les exportations le coton apportent une forte contribution aux PIB nationaux. Au niveau mondial, les chiffres disponibles indiquent que plus de la moitié des surfaces cotonnières sont conduites en culture pluviale et que le coton irrigué consomme 3 % de l'eau mondiale d'irrigation (contre 15 % pour le blé, 13 % pour le riz et 10 % pour le maïs). Plus des deux tiers de la production de coton est récoltée à la main. Le cotonnier est la 3ème culture transgénique (en surface) derrière le maïs et le soja, et 80 % du coton produit est transgénique. Plusieurs labels liés à la durabilité existent dans le secteur cotonnier (Better Cotton Initiative, Cotton made in Africa, Fairtrade, Organic cotton). En cumul, ils représentaient près de 20 % de la production cotonnière mondiale en 2016-2017. Globalement, les systèmes de culture du coton évoluent vers une meilleure durabilité à travers un jeu de pratiques agroécologiques pour préserver les ressources naturelles (eau, sol), la biodiversité et la santé humaine et pour s'adapter aux changements globaux. Pour mesurer les effets de ces évolutions, le panel SEEP (Social, Environmental and Economic Performance of cotton) a identifié des indicateurs de durabilité de la culture cotonnière à travers une approche collective et participative. Ces indicateurs ne sont cependant que des jalons dans le cadre d'une démarche d'amélioration continue. Ils devront en outre être étendus à toute la filière en intégrant les étapes aval de transformation, notamment dans la filière textile, souvent pointée du doigt pour ses impacts sociaux, environnementaux et économiques, sans oublier le rôle-clé des consommateurs finaux