« Étudier en contexte de confinement. Une étude de cas à l’INSPÉ de Martinique », mars 2020, Université des Antilles, 10 p

Depuis l’annonce de la continuité pédagogique mi-mars 2020 par le gouvernement, nous en savons finalement peu sur les conditions matérielles, économiques et sociales des étudiant·es, seul·es derrière (ou non) leurs écrans. On peut supposer que malgré les efforts d’une partie des enseignant·es, ce type de pédagogie introduit des traitements inégalitaires entre étudiant·es, voire renforcent les inégalités. Un constat de ce type a récemment été avancé par Pierre Mercklé sur l’université de Grenoble-Alpes et les étudiant·es de sociologie. De plus, le confinement a mis en évidence « la difficulté à faire face à la fracture numérique qui peut toucher les personnels et les étudiants. Certains personnels n’échappent pas à cette fracture, sont peu équipés et souffrent d’un isolement ne pouvant plus utiliser correctement les outils numériques de leur établissement », alerte Brigitte Nominé, VP stratégie numérique à l’université de Lorraine et présidente de l’association des VP-Num, dans un entretien accordé à AEF info (24 mars 2020). Nous ne voulons pas multiplier les exemples. Cette fracture numérique existe, on ne peut le contester. L’intérêt selon nous de comprendre les problèmes actuels des étudiant·es, pris dans l’étau gouvernemental de la continuité pédagogique, est d’anticiper les effets de demain dans une situation de confinement qui semble s’allonger sans cesse. Pour ces raisons, nous avons mis en place un questionnaire en direction des étudiant·es de l’INSPÉ de Martinique, composante de l’Université des Antilles. Cet INSPÉ dernier nous servira d’étude de cas pour analyser la situation locale des étudiant·es et en tirer quelques enseignements plus généraux