Les facteurs de réussite de la réhabilitation de mangroves à Trat dans les années 1990. En quoi la télédétection fournit-elle une aide à la compréhension des changements dans la mangrove à long terme ? Quels sont les facteurs ayant contribué à la réussite du projet de réhabilitation de mangroves à Trat ?

De nombreux projets de réhabilitation de mangroves ont été menés dans le monde et notamment en Thaïlande. La principale motivation est la perte de surface de mangroves et des moyens de subsistances associés pour les communautés locales. En effet, avant les années 80, 48% de la surface des mangroves estimée en 1961 avait été convertie en bassins pour l'exploitation du sel et l'aquaculture. A Trat, la zone d'étude située dans l'Est du pays, la réhabilitation conduite est mentionnée dans la littérature comme un véritable succès et constitue un point de référence en matière de gestion communautaire des mangroves. Notre analyse consiste à utiliser les composites annuels médians des séries Landsat et les valeurs de l'indice infrarouge de différence normalisée (NDII) pour examiner les changements sur le long terme des peuplements de mangroves naturelles et réhabilitées. Les résultats confirment l'utilisation des composites annuels Landsat et indiquent un succès des mangroves réhabilitées. Combinés aux valeurs NDII, ils permettent d'évaluer d'une part, le temps nécessaire pour la stabilisation des peuplements de mangroves réhabilitées et d'autre part, l'état d'avancement du projet de réhabilitation. Ces résultats sont d'autant plus vérifiés par l'examen des facteurs de réussite de la réhabilitation internes et externes aux communautés locales regroupés, en quatre critères essentiels qui ont été validés dans le cas de Trat : la présence d'un diagnostic écologique de la zone, la capacité de la communauté à protéger et restaurer les mangroves, la coordination entre les différentes institutions gouvernementales et non-gouvernementales, la transférabilité entre communautés