La valorisation énergétique des déchets dans les fours à ciment

La valorisation énergétique consiste à utiliser des résidus organiques comme substitut aux combustibles traditionnels dans des installations industrielles. Au Québec, où la gestion des déchets se heurte à de nombreuses impasses, la valorisation dans les fours à ciment pourrait devenir une méthode rentable et sécuritaire de disposition de résidus non recyclables. Les déchets ne sont pas tous aptes à être utilisés comme combustibles et doivent répondre à certaines exigences techniques concernant notamment le pouvoir calorifique, la composition chimique et la dangerosité. Parmi ceux qui sont valorisables, on retrouve des déchets dangereux à haut pouvoir calorifique tels que les solvants et les huiles usés, les boues de peintures, les brasques d'aluminerie, mais également les pneus usés, ou encore le combustible dérivé de déchets domestiques. Le Québec accuse un certain retard par rapport à l'Europe et aux Etats­Unis pour des raisons principalement réglementaires et socio-économiques. A l'heure actuelle, seules des huiles usées y sont valorisées. Le procédé de fabrication du ciment possède des caractéristiques intrinsèques favorisant la destruction complète des résidus. On démontre que l'emploi de combustible dérivé de déchets n'entraîne pas d'augmentation significative des émissions de contaminants, donc des risques sur la santé, si le four est convenablement opéré. Les bénéfices économiques de cette activité sont indéniables pour les cimenteries, les producteurs de déchets, mais aussi pour la société en général. Afin de prévenir une opposition sociale difficile à endiguer, il est impératif d'impliquer le public de façon précoce dans les projets et de pratiquer systématiquement une politique de transparence