Les réseaux sociaux dans l’apprentissage de l’innovation : l’exemple de la viticulture raisonnée

SAD CT2International audienceOver the past decade, organisations producing quality goods have been investigating innovative processes to cope with the new quality criteria demanded by consumers, commodity chains and policy-makers. In this paper, we propose to use network sociology to link innovation and learning theories and thus highlight the diverse social practices contributing to changes and underlying learning processes in such contexts. Farmers groups, evolving towards multifunctional agriculture, constitute exemplary cases to study these dynamics. We will be presenting the results of a longitudinal ethnographic case study carried out in a small cooperative implementing environment-friendly viticulture in the Languedoc (South of France). Beyond the diverse strategic positions developed in response to the innovative project, two kinds of networks are highlighted: the first type refers to daily dialogue and service exchange, the second one assumes the contours of knowledge-based strategies required by the management of diverse areas of change. All of these underline the importance of thematic experts that go further than 'traditional' leadership. We will conclude by suggesting the management of 'practices networks' both integrating these different networks and linking diverse strategic positions to respond to the challenges of the economy of quality.Durant la dernière décennie, les organisations produisant des biens de qualité se sont engagées dans de multiples processus d’innovation afin de répondre aux nouveaux critères de qualité recherchés par les consommateurs, agents des filières ou décideurs politiques. Dans cet article, nous proposons de mobiliser la sociologie des réseaux pour articuler les théories de l’innovation et les théories de l’apprentissage, et ainsi éclairer les différentes pratiques sociales contribuant aux changements techniques et permettant les apprentissages pour l’innovation dans de tels contextes. Les groupements de producteurs, évoluant aujourd’hui vers une agriculture multifonctionnelle, constituent des cas exemplaires pour étudier ces dynamiques. Nous présentons ici les résultats d’une étude de cas, de nature longitudinale et ethnographique, que nous avons développée dans une coopérative impliquée dans la mise en œuvre d’un projet de viticulture raisonnée en Languedoc (Sud de la France). Au delà des différentes positions stratégiques adoptées en réponse au projet, deux types de réseaux sont mis au jour : le premier fait référence aux échanges quotidiens de dialogue et de services, le second assume les contours de stratégies cognitives motivées par la nécessité de gérer différents domaines de changement. Ces résultats soulignent l’importance d’experts thématiques et invitent à dépasser les approches classiques du « leadership ». Nous concluons en suggérant, aux responsables d’organisations, la gestion d’un « réseau de pratiques » intégrant ces différents réseaux et reliant des positions stratégiques diverses de façon à faire face aux enjeux de l’économie de la qualité