Promouvoir une nutrition positive et durable : la cas de la France

International audienceDans le cadre du Programme National Nutrition Santé PNNS mis en place en 2001 en France, l’AFSSA (actuellement ANSES) avait été saisie afin d’élaborer les bases scientifiques pour la formulation des repères de consommations alimentaires, lesquels ont été traduits et déclinés en plusieurs guides alimentaires pour la population générale et pour des groupes spécifiques : femmes enceintes, enfants, adolescents et personnes âgées. A la demande récente de la Direction Générale de la Santé, L’Anses a révisé les repères de consommation récemment publiés (ANSES, 2016). L’élaboration de recommandations de consommations alimentaires consiste habituellement à traduire les apports nutritionnels de référence sous forme de combinaisons d’aliments, permettant de couvrir tous les besoins nutritionnels (lipides, protéines, carbohydrates, fibres, vitamines, minéraux) dans le but de promouvoir la santé et de réduire le risque de maladies. Une méthodologie a été élaborée pour optimiser ces combinaisons d’aliments en tenant compte des aspects santé (exemple limitant la consommation de la viande rouge et la charcuterie), de l’exposition aux substances à risque (comme les métaux lourds dans le poisson, les résidus de produits phytosanitaires dans les produits végétaux) et des habitudes alimentaires et des préférences actuelles pour aboutir à des recommandations réalisables. Cette méthodologie a permis de confirmer une consommation quotidienne d’au moins 400 g par jour de fruits et légumes, soit au moins 5 portions par jour. Pour les maladies cardiovasculaires, des bénéfices sont observés dès la consommation d’une portion quotidienne. Les légumineuses ont fait l’objet d’une attention particulière. Compte tenu qu’elles constituent une source intéressante de protéines végétales, les légumineuses ont été sorties de la catégorie des féculents ; elles sont maintenant considérées comme une nouvelle catégorie d’aliments afin de les privilégier dans la diversification des sources de protéines et d’augmenter le ratio protéines végétales/protéines animales. La consommation de viande hors volaille doit rester inférieure à 500 g/semaine, ce qui a été établi à partir des données épidémiologiques. Une consommation plus élevée de produits végétaux, fruits, légumes, produits céréaliers complets, mais aussi de fruits à coque, de légumineuses et bien sûr, d’huile d’olive, et plus faible de produits animaux caractérisent l’alimentation méditerranéenne dont une meilleure adhésion a été confirmée pour prévenir le risque de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de cancer du sein, du cancer colorectal et du déclin cognitif. Les travaux d’optimisation ont mis en avant la difficulté à identifier des solutions permettant à la fois de couvrir les besoins nutritionnels de la quasi-totalité de la population sans accroitre le risque lié à l’exposition aux contaminants (ANSES, 2016 ; Barré, 2016). D’autres travaux menés par notre équipe à Montpellier ont permis d’affiner les combinaisons d’aliments en intégrant d’autres dimensions de la durabilité, notamment de nature environnementale comme les gaz à effet de serre ou l’utilisation de l’eau et des terres. Ainsi une diminution de 30% des gaz à effet de serre peut être facilement atteinte sans trop s’éloigner de nos habitudes alimentaires tout en couvrant les besoins nutritionnels. Au delà de ces 30% des changements de consommation sont plus importants (Pérignon, 2016). D’autres enjeux de nature socio-économique, comme la valorisation de production locale, sont à intégrer dans le futur