La symbiose industrielle, un modèle de durabilité forte: une analyse des études de cas de Tampico et Dunkerque

Industrial symbiosis (IS) is presented as an inter-firm organizational strategy with the aim of social innovation that targets material and energy flow optimization, but also structural sustainability. In this study, we present systems thinking and geographical proximity as the theoretical framework used to analyze industrial symbiosis through a methodology based on System Dynamics and the underpinning use of Causal Loop Diagrams, aiming to identify the main drivers and hindrances that reinforce or balance the industrial symbiosis’s sustainability. The understanding of industrial symbiosis is embedded in a theoretical framework that conceptualizes industry as a complex ecosystem in which qualitative and quantitative approaches can be integrated, if we use a methodology flexible enough to encompass the complexity of the stakeholder’s values and motivations in the same analysis. Furthermore, the methodology performs a comparative strength over descriptive statistical forecasting, because it is able to integrate social causal rationality when estimating attractiveness in a region or individual firm’s potential. The stakeholders’ influence becomes essential to the complex understanding of this institution, because by shaping individual behavior in a social context, industrial symbiosis provides a degree of cooperation in order to overcome social dilemmas for actors like the tension between efficiency/resilience, who cannot be achieved by their own. The proposed narrative encourages us to draw up scenarios, integrating variables from different motivational value in the industrial symbiosis. We use the Altamira and the Dunkirk case studies to explain the role of geographical systems analysis, identifying loops that reinforce or regulate the sustainability of industrial symbiosis, and three drivers: “Efficiency/Resilience dilemma”, “Industrial symbiosis governance”, and “The role of global recycling networks in the by-product valorization”. The social dimension integration in the analysis of a complex system is indeed applied to enhance the understanding of IS dynamics, but a great potential is foreseen for other micro-level social systems like for example urban metabolism dynamics or bio-economy.La symbiose industrielle (SI) est présentée comme une stratégie organisationnelle d’innovation sociale inter-entreprises, visant à optimiser les flux de matières et d’énergie, mais également la durabilité structurelle. Dans cette étude, la pensée systémique et la proximité géographique constituent les deux piliers du cadre théorique de la symbiose industrielle. La dynamique des systèmes et son utilisation des diagrammes de boucles causales, permet d’identifier les variables clés (key drivers) qui renforcent ou régulent les systèmes industriels. L’analyse de la SI s’inscrit dans un corpus théorique qui conceptualise l’industrie en tant qu’écosystème complexe à l’intérieur duquel des approches qualitatives et quantitatives peuvent être intégrées, de manière à englober la complexité du système et les motivations des parties prenantes. Un avantage important de la méthodologie utilisée repose sur sa capacité à intégrer la dimension sociale d’un territoire ou d’un réseau d’entreprises. La structure des interactions causales entre les acteurs de la symbiose joue ici un rôle important, car en façonnant les comportements individuels dans un contexte social, la symbiose industrielle offre un degré de coopération permettant de surmonter les dilemmes sociaux auxquels sont confrontés les parties prenantes. Les scénarios proposés dans cette étude sont ainsi susceptibles de prendre en compte la diversité des motivations des acteurs au sein d’une symbiose industrielle. A partir des études de cas, Altamira (Mexique) et Dunkerque (France), nous avons cherché à identifier les boucles qui renforcent ou régulent la durabilité de la symbiose industrielle. Trois dynamiques ont été mises en avant : « le rapport Efficacité / Résilience », « la gouvernance de la symbiose industrielle » et « le rôle des réseaux de recyclage dans la valorisation des coproduits ». L’intégration de la dimension sociale dans l’analyse des systèmes complexes est préconisée pour améliorer la compréhension de la dynamique de la SI. Ce travail de recherche ouvre de nombreuses perspectives en matière d’analyse des systèmes sociaux, que ce soit l’étude du métabolisme urbain ou la mise en place d’un programme bioéconomique