L’action mise en crise dans Les Prétendants

Cet article se propose d’interroger la dramaticité de l’œuvre de J.-L. Lagarce au travers de l’étude de l’action dans Les Prétendants. Cette pièce apparaît en effet résolument à part dans la production dramatique lagarcienne : à l’inverse de J’étais dans ma maison… (1994) par exemple où l’attente rend impossible toute action, la structure aristotélicienne des Prétendants, qu’atteste la présence soulignée d’un « commencement » et d’une « fin », accorde une large part à l’action, ce fondement du genre dramatique. Toutefois, l’ablation du « milieu » suffit à indiquer que toute action est également impossible dans cette pièce. Dès lors, Les Prétendants n’apparaît plus comme une exception dans le théâtre de Lagarce et son étude devrait au contraire nous permettre de penser de manière singulière la nature de l’action dans cette œuvre qui, à l’instar des dramaturgies modernes (Maeterlinck, Tchekhov…) et contemporaines (Beckett, Sarraute…), invite à repenser et redéfinir l’un des fondements de la forme dramatique occidentale