La Compagnie française des Indes orientales et les importations d'objets d'art pendant le règne de Louis XIV

National audienceLouis XIV et Colbert créèrent la Compagnie française des Indes orienta-les en 1664 pour concurrencer les Compagnies des Indes anglaise et surtout hollandaise. Le Souverain lui octroya pendant cinquante ans l'exclusivité du commerce avec l'Asie. Son premier vaisseau, le Saint Jean-Baptiste, revint des Indes en 1669, suscitant un enthousiasme rapidement modéré par les préco-ces ennuis financiers traversés par la Compagnie. Les différentes guerres du règne aggravèrent ces difficultés au point de suspendre tout armement certai-nes années. A partir de 1698, la Compagnie des Indes renonça même à une partie de son monopole en faveur de deux compagnies privées, la Compagnie de la Chine et celle des Mers du Sud. Après 1706, sa détresse financière fut telle qu'elle n'avait plus les moyens d'entreprendre aucun armement : elle céda alors son monopole du commerce vers l'Inde et la Chine à ces deux compa-gnies privées. Cependant, les ventes des cargaisons s'effectuaient toujours sous le nom de la Compagnie des Indes et dans ses anciens locaux. La Compagnie prélevait un pourcentage sur les adjudications en vertu de son monopole, mais elle ne constituait plus désormais qu'un prête-nom. Les importations d'objets d'art d'Asie comprenaient des porcelaines et des laques, très appréciés des Européens fortunés depuis le xvi e siècle. Elles sont essentiellement connues par les listes des cargaisons des vaisseaux