Rapport au temps chez les enseignants d’histoire et de géographie : Entre prouesses et « petits arrangements »

International audienceLes enseignant-e-s d’Histoire – Géographie doivent aujourd’hui faire face à d’importants défis. Les normes et les valeurs jusque là investies dans l’activité sont remises en mouvement notamment avec une refonte des programmes qui imposent une rupture forte dans la démarche d’enseignement (introduction des études de cas et d’une histoire davantage conceptuelle) et une évolution des caractéristiques des élèves (moins sensibles aux questions politiques traitées dans les programmes). L’enseignement de la Guerre Froide, témoin d’un monde qui n’est plus celui des élèves d’aujourd’hui, aujourd’hui offre un excellent support pour observer la façon dont les enseignant-e-s gèrent ces nouvelles contraintes. Le travail du/de la professeur-e est envisagé à travers son rapport au temps : Temps perçu de l’histoire et de la didactique de l’histoire (face à la rupture que constitue la fin de la continuité chronologique) et temps vécu comme contrainte forte pour réaliser la prescription (face au rythme des séquences imposé par les programmes). La recherche vise à identifier de quelle façon les enseignants composent, renormalisent leur activité, face aux à ces nouvelles exigences. Des études de cas ont été réalisées pour caractériser les choix singuliers de cinq professeurs à différents niveaux : choix de contenus, choix de démarche, choix de manuel, choix de documents. Les premiers résultats soulignent les différentes stratégies mobilisées : entre prouesses et « petits arrangements », ils mettent aussi en évidence des façons différentes de se réaliser face à ces nouvelles exigences du métier