Vers une mutation des missions universitaires par la recherche, l’innovation, l’insertion et l’évaluation.

International audienceLa mutation des universités par l’innovation, la recherche, l’évaluation, l’insertion et le numérique est devenue une nécessité dans le monde d’aujourd’hui. Les efforts de développement des universités à travers le monde s’appuient fortement sur les préoccupations auxquelles le monde socio-économique actuel est confronté. En effet, il ne s’agit plus, pour les universités, de « former » uniquement en transmettant des savoirs mais aussi d’aider les étudiants à acquérir des savoir-faire pour devenir des « vrais acteurs » dans la société. Cette réorientation des objectifs des universités fondées sur l’innovation, la recherche et l’évaluation implique voire impose de nouvelles formes de gouvernance, associant les différents acteurs de la société dans leur préparation pour demain.La politique scientifique ne se limite pas à des initiatives personnelles, individuelles ou personnalisées. Elle doit être fondée sur des axes stratégiques en adéquation avec les perspectives réelles et pragmatiques. Les préoccupations scientifiques doivent être orientées vers le développement socio-économique d’une société, voire d’une civilisation en adéquation avec le monde, mais aussi avec tout ce qui a trait à la recherche du « sens », en réponse à la question du pourquoi, et qui s’appuie sur différentes orientations ayant un ancrage scientifique, socio-économique, culturel et historique. S’appuyant sur une stratégie nationale en adéquation avec les perpétuelles mutations des sociétés, nous citons à titre d’exemple la mondialisation, les nivaux régionaux et locaux permettent de prendre en considération les spécificités propres à une région, une ville voire un plus grand ensemble. L’intégration des formations et surtout des « formés » dans le tissus socio-économique doit fortement s’appuyer sur une analyse des besoins en matière de cursus à mettre en place permettant aux entreprises et aux différents acteurs économiques de « trouver » sur place les ressources humaines formées en adéquation avec leurs réels besoins . De plus, ils seront acteurs dans la définition des cursus à mettre en place et dans l’évolution des savoirs et savoir-faire auxquels les formations préparent.A ce propos, nous citons à titre d’exemple, dans les pays avancés tels que les états Unis, l’Angleterre, l’Allemagne et la France, il existe au moins deux axes de développement des formations. Un axe fondé sur ce que l’on peut qualifier de cursus national, international et un axe que l’on peut qualifier de régional ou local. Le premier axe couvre des formations dites d’intérêt national et international, le second prend en considération les réels besoins régionaux. A Lyon par exemple il existe des formations bien spécifiques à la région lyonnaises telles que : le Master spécialisé dans le marketing des produits pharmaceutiques, la licence professionnelle spécialisée dans le management des organisations dédiés aux métiers de la bouche, la licence professionnelle dans le management et la gestion des organisations spécialisée dans « la lumière », … Ces formations s’appuient fortement sur les entreprises et organisations de la région Rhône-Alpes. Le même principe existe dans d’autres régions françaises, anglaises et américaines.Plusieurs dimensions sont à considérer dans la définition d’une politique scientifique dont les pivots sont la formation, l’innovation, la recherche, l’évaluation et l’insertion des étudiants quel que soit l’échelle dans laquelle on se place : au sein d’une équipe, d’un laboratoire, d’une université ou institution, d’une entreprise, d’une localité, d’une région, d’un pays ou d’un grand ensemble partageant les mêmes idéaux. Je cite en particulier : la dimension humaine, la dimension organisationnelle - fonctionnelle et la dimension technologique voire aussi une dimension durable que l’on retrouve à travers les trois premières.La première dimension, socle de tout, constitue l’élément moteur. Ce qui est difficile à mettre en relief dans cette dimension c’est son aspect collégial, coopératif, global, collectif et non son aspect individuel. En effet et à juste titre, dans certains pays en voie de développement, au niveau scientifique, les compétences individuelles existent et sont forts appréciées tant au niveau régional, national qu’au niveau international, à l’inverse des compétences et performances globales et coopératives, le travail reste à faire. Aujourd’hui le constat est simple, chaque individu ayant une capacité scientifique ou une compétence est attiré par les environnements scientifiques de l’occident. Pourquoi ? La réponse est simple : scientifiquement, dans ces environnements, l’individu s’efface en tant qu’individu « singleton », mais trouve sa place dans le collectif, génère sa part dans la performance globale dans l’organisation où il a un rôle. L’impact est énorme au niveau des retombées et de la performance de l’individu et du groupe dans son environnement.La seconde dimension dite « Organisationnelle-Fonctionnelle » couvre l’ensemble des dispositifs et des processus nécessaires à la mise en place d’un environnement favorisant l’innovation, la recherche et l’insertion professionnelle. Quoi de plus signifiant et plus opérationnel que le lien entre les acteurs principaux : Universités, Entreprises, Etudiants et les différents environnements fonctionnels et géographiques ?La troisième dimension est le support de base nécessaire à tout progrès scientifique et à toute innovation. En effet, nul ne peut se passer du volet numérique quel que soit le domaine scientifique sur lequel il travaille. Pour une entreprise, posséder ces outils numériques ne constitue plus aujourd’hui une avancée mais une nécessité permettant une gouvernance et un pilotage opérationnels et stratégiques à la mesure des exigences du monde contemporain : concurrentiel, exigent et à la fois local, régional, national et mondialisé. La dimension durable qui, sans aucun doute, va devenir une dimension omniprésente dans chaque domaine, chaque pays, chaque groupe, chaque politique universitaire et chaque organisation nationale soit –elle, régionale ou internationale. Les orientations scientifiques et universitaires commencent à introduire ce concept de « durabilité » dans toutes leurs activités en particulier celles servant à transmettre des savoirs, à entreprendre une réflexion, à proposer des démarches novatrices en matière de recherche, à définir des indicateurs prenant en considération l’évolution d’aujourd’hui sans compromettre l’avenirEn ce qui concerne les pays en « voie de développement » à défaut de se mettre « au diapason » au niveau de ces dimensions à l’instar des pays développés, on ne fera que prendre du retard en essayant de le rattraper pour ne pas dire être sous une dépendance continue voire pérenne