L'incommunication, sel de la communication

International audienceUncommunication, according to D.wolton, is communication's horizon. This idea signals a radical break with the cybernetics paradigm that has nourished communication studies for so long. But, in this article, we try to show that uncommunication, far form destroying communication, is what breathes life into it.L'incommunication, sel de la communication « On ne peut pas ne pas communiquer », certifie l'école de Palo Alto. L'incommunication est l'horizon de la communication, rétorque D. Wolton. Deux positions irré-conciliables ? Oui et non. Oui, car la première approche, d'origine psychothérapique, fait de la communication la règle, et de l'incommunication une pathologie ; tandis que la seconde, anthropologique, fait de l'incommunica-tion la base des relations humaines. En cela, elle est une rupture profonde avec le paradigme cybernétique qui a longtemps nourri les recherches en communication. Il ne s'agit plus de penser la communication comme une utopie (Breton, 2004) – celle de la conjuration de l'entropie – mais de concevoir l'incommunication comme une contrainte sociale s'imposant à tous. Non, cependant, puisque les deux approches ne sont pas uniquement antagonistes : elles sont aussi complémentaires. C'est en tout cas ce que nous voudrions aborder dans cet article qui, s'appuyant sur le principe dialogique cher à Morin (2006), montrera que, à l'image de l'inspiration et de la respiration, l'incommunication ne détruit pas la communication mais est la condition même de son existence